Voici un artcile petit mais bien sympa:
La Voix du Nord - 08/08/2006
Le sourire du sport tricolore
Laure Manaudou est une merveilleuse championne. Hélas, le contexte actuel du sport jette le doute sur toutes les performances. Ce qui est totalement injuste pour les athlètes « propres ».
Laure Manaudou possède aujourd’hui le plus grand palmarès du sport féminin français. Sur le podium, on peut ajouter l’athlète Marie-José Pérec, laquelle n’a jamais eu la possibilité de battre, l’inaccessible record du monde du 400 m (détenu par l’ex-Allemande de l’Est Marita Koch…), et la cycliste Jeannie Longo (multiples titres mondiaux et olympiques mais avec une concurrence moindre).
Manaudou est donc au sommet. Ses performances à Budapest en ont fait la reine d’Europe. Mais si l’on retiendra les titres et les records, on retiendra aussi l’attitude de la championne. Durant toute une semaine, son discours n’aura été que plaisir, bonheur et sourire. Le tout avec toujours une grande discrétion et une belle humilité, loin de l’image boudeuse que certains ont voulu lui coller. Et loin des discours entendus dans d’autres sports… Cette Laure souriante est un magnifique emblème du sport français. C’est pourquoi il faut savoir utiliser les termes qui conviennent. Ce que n’ont pas fait de nombreux journalistes de télévision la semaine dernière. Dans le contexte actuel du sport et après un mois de juillet catastrophique (affaires Landis et Gatlin), les termes « hors norme », « extra-terrestre », « surhumaine », sont plus que maladroits. Certes, il devient difficile d’exercer la profession, de s’enthousiasmer sur les performances, de faire partager les émotions, de ne pas devenir soupçonneux. Raison de plus pour ne pas employer des termes inappropriés, lesquels peuvent mener au doute et à la suspicion.
Les sportifs qui trichent ont malheureusement jeté le trouble sur tout le monde. Forcément, certains vont douter de Laure Manaudou. C’est injuste vis à vis d’une championne encore jeune qui suit une ligne de progression régulière depuis plusieurs saisons, et qui sait bâtir ses programmes selon les compétitions (elle ne nagera pas aux Mondiaux ou aux Jeux un programme aussi dense puisque la concurrence sera supérieure). C’est aussi injuste vis-à-vis du suivi longitudinal français qui a fait ses preuves (à l’image du cas Essarokh en athlétisme).
SÉBASTIEN VARNIER