Baron, une fille en or
A l'entraînement, comme dans la vie de tous les jours, Manaudou et Baron forment un duo inséparable. Quand leur entraîneur, Philippe Lucas, a choisi de quitter Melun pour Canet-en-Roussillon, en septembre dernier, les deux ont décidé de suivre. Pas question de rompre un lien si fort. Souvent dans l'ombre de la Reine Manaudou, Baron a malgré tout pris un peu de lumière. En mai, son ascension, commencée par un titre européen junior en 2003, s'est confirmée par une première consécration: elle s'est emparée du record de France du 200 m dos et a effacé des tablettes une certaine Roxana Maracineanu (2:10.05).
En août dernier, pendant que sa copine multipliait les exploits aux Championnats d'Europe, Baron coiffait sa première couronne continentale sur 200 m brasse. Puis, en décembre, elle confirmait en petit bassin, en y ajoutant le record d'Europe. En puissance, comme son physique le lui permet. Mais, au-delà de sa propre réussite, Baron sert aussi celle de Manaudou. A 20 ans, comme Laure, cette boulimique de travail montre un peu le chemin à l'égérie du sport français, qui a parfois bien du mal à se concentrer au maximum pendant les longs entraînements.
L'exemple de l'exemple
Or, comme le répète Lucas, c'est souvent avant la compétition, pendant les incessants aller retour en préparation, qu'on fait la différence. C'est à ce moment qu'on prend confiance. "Quand on s'entraîne bien, on le sait et on se sent fort" , confirme Baron. Si Manaudou est un exemple en termes de résultats, Baron est donc l'exemple de l'exemple. Auquel la reine rend volontiers des hommages. Récemment encore, la championne olympique et du monde du 400 m nage libre a déploré que les projecteurs ne se braquent pas assez sur son amie.
La Choletaise n'en veut pas à sa copine de rester derrière. Décrite souvent comme une fille drôle par ses coéquipières, elle se montre timide en public. Mais cela ne l'empêche pas d'afficher de vraies ambitions: "Je veux être championne du monde", dit-elle.
"Ca va être difficile. Ce seront mes premiers Mondiaux. C'est un peu un saut dans l'inconnu. Je devrai passer un cap, celui des séries", souligne Baron, dont la préparation a été perturbée par une douleur à l'aine qu'elle ressent encore de temps en temps et qu'elle "essaye de gérer". Pour atteindre son but, une chose est sre, elle devra pulvériser son meilleur chrono. Ce qui a semblé encore loin de ses capacités lors de sa dernière sortie en février, à Lyon. Au point que Lucas, se disant "réaliste", s'est inquiété. Mais avec l'entraîneur, les craintes sont souvent stratégiques.
Eurosport
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