Laure Manadou: "2007 a été une année catastrophique"
Pourtant sacrée double championne du monde des 200 et 400 mètres nage libre à Melbourne en mars, Laure Manaudou qualifie de "catastrophique" son année 2007 et avoue qu'elle a même failli abandonner la natation.
"En août dernier, j'ai eu un passage où j'ai voulu complètement arrêter en raison de problèmes de sponsor, avec l'Italie", a déclaré la championne olympique d'Athènes en 2004, samedi lors d'une interview accordée à Canal Plus.
A moins de six mois des Jeux olympiques de Pékin, la nageuse explique avoir été sauvée du naufrage par son frère et entraîneur Nicolas et par son retour dans sa famille à Ambérieu-en-Bugey.
"Si je ne m'étais pas entraînée à Ambérieu, j'aurais arrêté, certainement", a-t-elle dit. "Je n'en pouvais plus, il y avait tellement de choses qui s'étaient accumulées et en décembre, en plus, il y a eu les photos qui n'ont pas arrangé les choses. Heureusement qu'il y a eu ma famille, mon frère, c'est grâce à lui que j'ai continué. Sans lui, j'aurais arrêté la natation. C'était la chose la plus simple à faire, mais pas la meilleure".
Laure Manaudou prépare désormais avec conviction les Jeux de Pékin, à Mulhouse, sous la houlette de son nouvel entraîneur Lionel Horter.
"Il y a un bassin de 50 mètres que je n'avais pas à Ambérieu, c'est important. Il (Horter) a un passé avec de bons nageurs, il y a aussi mon copain (Benjamin Stasiulis), et puis il y a un groupe alors qu'avant (à Ambérieu) j'étais toute seule, c'est important de nager et de se battre contre les autres", a expliqué Manaudou.
La nageuse de 21 ans se soumet actuellement à deux séances quotidiennes de deux heures et demie d'entraînement et fait beaucoup de musculation.
En mai 2007, elle avait quitté Philippe Lucas l'entraîneur de ses débuts pour se rendre en Italie. Elle y avait rejoint le club de LaPresse et son petit ami du moment Luca Marin. Le divorce avec l'Italie a été prononcé en août, après des tensions avec l'entraîneur Paolo Penso.
Après son retour en France, des photos dénudées diffusées sur internet en décembre ont porté un coup supplémentaire à la championne.
"En 2007, beaucoup de choses ont été mises en oeuvre pour me déstabiliser, mais d'être partie de chez moi à l'âge de 14 ans et d'avoir nagé six ou sept ans avec Philippe (Lucas) m'ont forgé un caractère", a souligné Manaudou.
A quelques jours des championnats d'Europe d'Eindhoven où elle s'alignera essentiellement en dos, la Française, apparemment remise d'un problème récurrent à l'épaule, s'estime relancée pour la dernière ligne droite avant Pékin.
"On verra aux Jeux si j'ai réussi", a-t-elle dit. "J'ai trouvé le bon endroit (pour m'entraîner). Avec mon frère, ça c'est bien passé, mais il n'y avait plus de relations familiales, ce n'était plus une relation entre frère et soeur, mais d'entraîneur à nageur. Ce n'était pas sympa."
"Mon but est d'être imbattable. Il y a beaucoup d'Américaines, de Chinoises qui vont arriver, et d'Australiennes. Ce sera difficile d'entrer en finale. Ensuite la meilleure gagnera", a-t-elle résumé à propos des Jeux.
Manaudou, qui se qualifie de "très timide", reconnaît que tout change dès qu'elle s'aligne en compétition. "Dès que je suis derrière un plot, je change complètement, je suis plus agressive", a-t-elle dit.
"J'espère être aux Jeux, il faut d'abord que je me qualifie. Ensuite il faudra nager le plus vite possible, sans réfléchir, pour montrer aux autres qu'elles sont là pour finir deuxièmes." AP
source: http://www.latribune.fr