Voici un artcile trouvé sur le site du Figaro
Manaudou sacrée reine de Budapest Thibaut Danancher . Publié le 06 août 2006 Actualisé le 07 août 2006 : 07h53
Le 04/08 dans Le Figaro : Laure Manaudou, sirène d'Europe Un palmarès record
Quatre médailles d'or et trois de bronze, la championne olympique et du monde est montée sept fois sur le podium en Hongrie. Elle s'est même permis hier de faire tomber son record du monde du 400 m.
ELLE EST décidément irrésistible. Repoussant toujours ses limites. Un privilège réservé aux champions d'exception. Les seuls capables de faire chuter les murs tout en pénétrant dans la légende par la grande porte. Laure Manaudou fait définitivement partie de cette catégorie-là. Pour l'éternité.
Lors de la dernière journée des championnats d'Europe, la championne olympique et du monde s'est offert une sortie de bassin qu'elle n'oubliera pas de sitôt. Elle a réécrit une nouvelle fois l'histoire du 400 m. Trois mois à peine après avoir coulé le record du monde de l'Américaine Janet Evans (datant de 1988), elle a remis ça, hier après-midi, en jetant pour l'occasion sa propre marque au fond de la piscine. Et dire qu'à la fin de son ultime course hongroise, la plus grande nageuse française de tous les temps a avoué qu'elle n'avait pas en tête l'idée d'abaisser son chrono planétaire établi aux championnats de France de Tours, le 12 mai dernier. Peut-être pas en tête, mais bien dans les jambes. Elle l'a pulvérisé de pratiquement une seconde (4'02''13 contre 4'03''03).
A l'arrivée, plus de dix mètres d'avance sur les deux Britanniques Joanne Jackson (4'07''73) et Caitlin McClatchey (4'08''13), relégués à des années-lumière. Une course menée de bout en bout par Manaudou avec, à son passage intermédiaire sur ce quadruple aller-retour, une marge confortable sur son record du monde (72 centièmes à mi-parcours).
Au panthéon de son sport
L'égérie française a bouclé la boucle en pointant ses dix ongles bleu-blanc-rouge en direction du ciel, posant les lunettes et tirant la langue pour exhiber son piercing, sa nouvelle fantaisie. Manaudou, tout en retenue auparavant, se lâche désormais. Elle s'est métamorphosée et sourit à souhait. Elle est définitivement la reine du royaume du 400 m. Et celle de cet Euro de Budapest, accompagnée sur la plus haute marche du podium par l'Allemande Britta Steffen. Avec pour son grand huit de la semaine, quatre médailles d'or (400 m et 800 m, 200 m 4 nages, 100 m dos) et trois de bronze (200 m, relais 4 x 200 m, relais 4 x 200 m 4 nages), elle s'est élevée au panthéon de la natation.
Sur la lancée de sa fantastique épopée grecque des JO d'Athènes en 2004, renforcée par son escapade canadienne des Mondiaux de Montréal l'année dernière, l'aura de la môme d'Ambérieu-en-Bugey, 19 ans, a cette fois largement dépassé le cadre des lignes d'eau. Même si Laure Manaudou n'a pas réussi à titiller le record de six titres de Michael Gross (1985), Franziska van Almsick (1993) et Pieter van den Hoogenband (1999), elle a égalé les performance de l'Est-Allemande Ute Geweniger (1981) et de la Hongroise Krisztina Egerszegi (1993).
En tout cas, l'emprunte de la Melunoise ne s'effacera pas avant longtemps des rives du Danube. Après s'être fait descendre pour son premier plongeon dans le grand bain le lundi, étant sortie dès les séries du 400 m 4 nages, la protégée de Philippe Lucas a fait souffler les six jours suivant un vent de folie sur l'île Marguerite. Comme elle a l'habitude de le faire aux quatre coins de la planète.
Accueil 
