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Manaudou dans son monde
07/08/2006
Par PIERRE-GILLES HUOT
De Sports.fr
Elle aura été la grande dame de ces Championnats d'Europe de natation, qui se sont conclus dimanche à Budapest. Tout simplement époustouflante, Laure Manaudou aura marqué l'histoire de la natation française et internationale. Allant au-delà de ses limites, la nageuse de Melun a livré un véritable récital, marqué par sept médailles, dont quatre titres individuels et un record du monde sur 400m libre. Encadrée par son mentor, Philippe Lucas, la championne olympique a scotché tout le monde. Et ce, avec le sourire... Métamorphosée, Manaudou n'a pas de limites.
La Française a vécu des moments inoubliables dans ces Championnats d'Europe. L'histoire est belle et la sirène des bassins aura vécu un véritable conte de fées dans l'eau de Budapest. Couverte d'or et de bronze, Laure Manaudou s'est montrée à la hauteur de son statut de chef de file de la natation française, en emmenant dans son sillon d'autres athlètes comme Esther Baron, couronnée sur 200m dos. Pourtant, son séjour hongrois avait mal débuté avec une élimination lors des séries du 400m quatre nages le premier jour. Mais son orgueil de championne n'a pas tardé à reprendre le dessus. La suite, on la connaît. Sept distinctions: quatre en or (400m nage libre, 800m nage libre, 100m dos et 200m quatre nages) et trois de bronze (200m nage libre, relais 4x200m et relais 4x100m quatre nages).
Un bilan phénoménal obtenu avec panache. Poussée par sa volonté de toujours progresser, la championne olympique, du monde et d'Europe du 400m nage libre s'est ainsi régalée sur des distances où elle n'avait pas de repères, comme le 200m libre conclu par du bronze. Se mettre en danger, s'offrir de nouveaux objectifs, voilà ce qui permet à la première championne olympique de l'histoire de la natation française d'aborder chaque grande compétition internationale avec la volonté de faire un raz-de-marée. Son coach, Philippe Lucas, intraitable mais humain, lui apporte le discours qu'il faut pour la placer sur les rails du succès. Alors qu'elle n'a pas encore vingt ans, Laure Manaudou a aujourd'hui dépassé le stade de simple championne et sa popularité va bien au-delà des bassins français et internationaux.
"C'est mieux de rigoler avant une course"
Présente dans les magazines people, les talk-show, invitée à droite, à gauche, et chouchoutée par ses sponsors, la sirène tricolore est devenue une référence dans le sport français. Et, cerise sur le gâteau, cette réussite s'est accompagnée à Budapest d'un changement notable de comportement. D'ordinaire réservée et peu habituée à montrer ses sentiments, celle qui aura fait exploser dimanche son propre record du monde du 400 m en améliorant de 90 centièmes sa précédente performance du 12 mai 2006, a affiché un sourire auquel on était peu habitué. Bien plus détendue, elle aura donc savouré l'instant présent comme il se doit. "Cela a marqué parce que ce n'était pas dans mes habitudes", a-t-elle déclaré sur son site Internet. "Mais je pense que c'est mieux de rigoler avant une course et de regarder les supporters qui sont venus nous voir. Je pense que ça c'est super important aussi pour moi. Et c'est une autre part de moi que j'espère retrouver dans les prochains Championnats."
Une bonne humeur qu'elle doit aussi à son entourage, qui l'a placée dans les meilleures dispositions: "Il n'y a pas que moi qui a fait le travail, il y a aussi Philippe (Lucas) et Esther (Baron) et Sarah (Bey), qui s'entraînent avec moi", ajoute-t-elle. "Toute seule je n'aurais pas pu y arriver. Il y a aussi mes parents qui sont venus, il y a mon entourage et toute l'équipe de France qui ont tout fait pour que j'y arrive. Je voudrais tous les remercier. Si c'est moi qui nage il y a quand même beaucoup de monde autour de moi qui m'aide à faire ça." Cet appui pourra lui permettre de faire encore des vagues, aux Mondiaux en mars prochain à Melbourne...
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