Euro de natation: les Françaises Popchanka et Baron impressionnent en séries
La Française Alena Popchanka (d), médaillée d'argent sur 100 m nage libre, le 8 décembre 2006 à Helsinki lors des Championnats d'Europe
HELSINKI (AFP) - 10/12/2006 13h39 - Alena Popchanka (200 m libre) et Esther Baron (200 m dos) ont impressionné lors des séries de la quatrième et dernière journée des Championnats d'Europe 2006 de natation en petit bassin, dimanche à Helsinki.
Popchanka (1:54.88), déjà médaillée d'argent sur le 100 m libre, a terminé à la première place devant la Polonaise Otylia Jedrzejczak (1:55.63) et la Suédoise Josefin Lillhage (1:55.73). Son chrono lui a permis de surcroît de s'emparer du record de France de Laure Manaudou, au repos.
Championne d'Europe en grand bassin, Esther Baron (2:06.75) a, elle, démontré qu'elle avait de la marge sur ses adversaires, notamment la Britannique Elizabeth Simmonds (2:07.13), deuxième et l'Ukrainienne Iryna Amshennikova (2:07.36). Un nouveau titre tend les bras à Baron.
Enfin, le relais du 4x50 m nage libre avec Frédérick Bousquet, Julien Sicot, David Maitre et Alain Bernard (1:25.96) a confirmé la qualité du sprint hexagonal. Cependant pour s'imposer, il faudra aller beaucoup plus vite que les Suédois (1:25.54).
La course s'annonce d'ailleurs ouverte car les Allemands (1:26.53), les Néerlandais (1:26.64) voire les Finlandais (1:27.06) visent aussi le titre dont les Français rêvent. Ces derniers annonçaient d'ailleurs vouloir aussi la marque mondiale des Néerlandais (1:25.03).
Laure Manaudou lors du 400 m nage libre, dont elle a battu le record du monde, le 9 décembre à Helsinki lors de l'Euro de natation en petit bassin
Samadi, Laure Manaudou a réussi son pari de garder ses couronnes du 100 m dos, 800 et 400 m nage libre, y ajoutant en prime un nouveau record du monde (3:56.09 sur cette distance).
Après la course, pour cette championne d'exception, la joie a donc été aussi sincère que le soulagement. "Je suis fière, super contente", a lancé Manaudou, avouant s'être sentie "très bien pendant cette course" même si elle a "eu mal à la fin".
Partie très vite, Laure Manaudou a lâché ses rivales, l'Italienne Federica Pellegrini (3:59.96) et la Britannique Joanne Jackson (4:01.48). Au final, le podium est très ressemblant à celui de l'an passé avec simplement une inversion entre Pellegrini et Jackson, Manaudou loin devant.
Vendredi sur le 800 m nage libre, elle avait déjà débuté sur un rythme infernal. Mais elle avait craqué à moins de 200 m de l'arrivée. Là, elle a tenu. "C'est normal, c'est plus facile de tenir 400 m que 800 m. Et puis, je ne suis pas encore une spécialiste du 800", a-t-elle expliqué.
Sur le 400 m nage libre, Manaudou n'a plus d'adversaire. Jackson l'a d'ailleurs constaté: "Manaudou nage dans une autre catégorie où personne ne peut la suivre". "Ne nous emballons pas. Il peut toujours y avoir une petite jeune qui arrive", a tempéré l'entraîneur de Manaudou, Philippe Lucas. "Le 400, c'est ma course. J'aime bien ça. J'y prends du plaisir. Derrière un plot, je suis toujours motivée", a déclaré la double triple championne d'Europe en petit bassin qui a conclu sa compétition - elle ne nage pas dimanche - par un record de France du 50 m dos au départ du relais 4x50 m 4 nages (27.17).
Le podium du 100 n nage libre, Alain Bernard (bronze), Filippo Magnini (or) et Stefan Nystrand (argent) le 9 décembre 2006 à Helsinki
Manaudou a donc tout réussi. Même à oublier ses déboires de la journée avec la perte de son badge et de ses lunettes. Tout comme les critiques qui l'ont assaillie parce qu'elle a nagé sa série le matin avec un bonnet italien, un clin d'oeil à son compagnon, le nageur Luca Marin. "On ne m'a rien dit, j'en avais envie", a avoué la nageuse qui a été couverte pas la fédération mais n'a donc pas pu déclarer sa flamme le soir en finale avec son bonnet. Et elle l'a fait avec la main. Sur la gauche, celle du coeur, elle avait écrit: Amore (amour en Italien). Qu'elle a brandie après son triomphe!
Sur la vague Manaudou, la France a continué sa moisson. Sébastien Rouault est ainsi allé chercher le bronze du 1500 m nage libre et le record de France (14:39.06) derrière le Russe Yuri Prilukov qui a abaissé sa marque européenne (14:16.13).
Alain Bernard est lui monté sur la troisième marche du podium de la course reine, le 100 m nage libre, derrière l'invicible italien Filippo Magnini et le Suédois Stefan Nystrand. "Il va falloir un jour détrôner Magnini", a rigolé Bernard, estimant plus sérieusement qu'il se "rapproche de son meilleur niveau". Le seul regret de Bernard, 4e l'an passé, a été de laisser cette place à son copain Fabien Gilot. "J'aurais aimé le voir à côté de moi" sur le podium, a assuré l'Antibois, satisfait quand même de la santé du sprint hexagonal. "On se serre les coudes. On est soudé", a-t-il conclu.
Bernard n'est pas encore assez connu pour que Magnini s'intéresse vraiment à lui. Après son succès, l'Italien s'est surtout adressé à Nystrand qu'il avait doublé sur la fin. "C'est la force de mon mental qui m'a fait gagner", a affirmé le champion du monde.